Déclaration FIECI CFE-CGC au comité d’entreprise ATOS Infogérance :
La rémunération variable chez Atos est sciemment malmenée depuis 2009 : résultat fulgurant et de plus en plus visible sur les bulletins de paye de celles et ceux concernés en particulier les bienheureux cadres salariés des dernières sociétés rachetées… Bull et ses satellites, Xerox…
Cette rémunération est contractuelle et n’est pas, comme le prétend la direction, un bonus distribuable à sa seule guise et bon plaisir. La supercherie continue et nous ne sommes plus impressionnés par les tours de magie de notre direction : hop : une méga-prime aux principaux dirigeants, hop : 3 clopinettes aux salariés.
La direction qui déplore de notre part une soi-disant judiciarisation de nos relations oublie juste qu’après des années de déclarations et protestations tant en CE qu’en DP, sa surdité n’égale que sa mauvaise foi récurrente.
Retour en arrière en 2009
Le « global » (en clair, notre PDG entouré de son aéropage de consultants bien avisés) décide de rogner sur la rémunération des salariés, variable d’ajustement s’il en est. Quoi de plus subtil que rogner subrepticement la rémunération variable des salariés au mépris :
– de la loi,
– des plaintes des salariés,
– des avertissements des élus,
– des remontrances de l’inspection du travail
– et pour finir des multiples décisions de justice rendues par les tribunaux en faveur des salariés qui les ont saisis !
Nous ne reviendrons pas sur la pierre angulaire qu’est le fameux début d’exercice, la Direction a délibérément décidé de s’en affranchir, laissant les seuls salariés motivés réclamer leur dû en justice : c’est tiercé gagnant bien évidemment, compte-tenu de la masse silencieuse et soumise qui n’ose toujours pas aller réclamer le respect de son contrat de travail auprès des tribunaux.
En s’essuyant les pieds sur le tapis de l’inspection du travail et faisant fi de ses mises en demeure, la nouveauté 2016 a été l’introduction d’un nouvel outil soi-disant simple et pratique : en réalité une usine à gaz qui ne fait que démotiver encore plus le salarié, attriste le manager mais, ce qui était probablement le but, déresponsabilise les ressources humaines ou ce qu’il en reste, le tout avec l’excuse du sempiternel « c’est la décision du global » tant de fois ressassée à nos oreilles.
Alors que peut-on attendre pour 2017 ? On restait sur notre faim jusque-là puisque les annonces autour de ce thème se font en général en fin d’année précédente, par respect pour les salariés et par convenance pour leurs représentants…
La Direction a certainement voulu anticiper la fin prochaine de nos mandats en attendant Janvier pour annoncer la bonne nouvelle… en effet, la grande nouveauté pour pas loin d’un millier de salariés sera d’apprendre qu’ils font partie du Comité Exécutif et ont droit à ce titre à une rémunération variable en rapport… enfin ne rêvons pas, juste le coefficient punitif c’est tout ! Celui-ci appliqué à leur rémunération variable permettra à celle-ci d’atteindre la somme astronomique de ZERO euro !
Jusque-là, seuls les membres les plus hauts placés « bénéficiaient » de ces modalités de rémunération variable royale soit environ 260 personnes pour la France. Dorénavant, ils seront rejoints par 1300 collaborateurs (5k-25k €) qui vont découvrir eux-aussi les charmes du coefficient dit « collectif » :
« Le seuil maximum du coefficient collectif passe à 1,3. Il n’y a plus de seuil minimum«
Quel scoop, qu’est-ce à dire ? Plus de minimum ? A-t-on même la garantie qu’il reste positif ? Difficile à savoir puisque ce coefficient est obtenu par un alambic très simple à comprendre : deux doigts de « Total Revenue”, une mesure d”Operating Margin”, deux cuillères d”Order Entry », une pincée de « WIP » assaisonnée de « CSAT » et cuisinée à la sauce « Plan de certification Digitale » : la soupe à la grimace risque d’être amère pour une bonne partie des salariés concernés !
Ce que dit la loi :
Ø Attendu que la société ATOS INFOGERANCE applique un coefficient GBU (coefficient pays) sur le résultat du salarie pour chaque semestre, s’agissant d’un coefficient multiplicateur, si le salarie a rempli 100% de ses objectifs personnels, il peut très bien voir sa rémunération variable diminuer et être en deçà de son maximum possible en raison de ce coefficient, si ce dernier est inférieur à 1.
Ø Attendu que le coefficient GBU se calcule sur les résultats des objectifs financiers, la non obtention des objectifs financiers sur son entité pesant aussi sur le coefficient GBU, le salarié est également impacté sur la partie objectifs personnels. Un mauvais résultat collectif peut impacter défavorablement deux fois la rémunération individuelle de Monsieur X. C’est pour ces raisons que le coefficient GBU ne pourra être opposable à Monsieur X;
Ø Attendu que Monsieur X a effectivement signé ses feuilles d’objectifs présentées en retard, mais le coefficient pays (GBU) qui intervient après la clôture comptable semestrielle ne figure pas sur les documents signés par les parties et donc, cela ne permet pas au salarié de déterminer et calculer sa rémunération variable;
Ø Attendu que la fixation d’objectifs collectifs fluctuant ne permet pas au salarié d’avoir un levier réel d’action sur une partie importante de sa rémunération variable, que cela entraîne un défaut de lisibilité et de visibilité sur les objectifs qui lui sont fixes,
Ø le Conseil condamnera la société ATOS INFOGERANCE à verser la totalité des sommes qu’elle aurait dû lui payer pour l’atteinte de 100% de ses objectifs ainsi calculés auquel il convient de rajouter les congés payés y afférents.
Notre souhait déjà exprimé maintes fois en cette assemblée, qui n’a eu en retour que mépris et agacement reste hélas le même à savoir un retour aux fondamentaux (motivation et résultats) profitable à toutes et tous, redonnant le sens initial et légitime de cette rémunération variable…
Le FIECI CFE-CGC le syndicat du groupe ATOS BULL AMESYS