Selon votre entité juridique et les dispositions qui vous sont applicables, le projet d’accord présenté à la signature par la Direction ATOS pourra par exception améliorer la situation de quelques collaborateurs … au détriment de la très grande majorité. Les quelques bonnes surprises du texte proposé par la Direction ATOS ne parviennent pas à convaincre.
Compenser les pertes … pour certains seulement
Trop nombreux sont ceux qui disposent actuellement d’un nombre de jours de RTT supérieur à ce qu’ils découvriront dans le nouvel accord. Travailler plus pour gagner plus ? Pas forcément : La Direction limite la compensation financière aux seuls salariés dont le contrat de travail mentionne ces jours et sous réserve que le contrat ne fasse pas référence à un texte dénoncé par ce nouvel accord
Quand ça ressemble au Syntec …
Face aux modalités inacceptables proposées par la Direction, le FIECI CFE-CGC a insisté et obtenu de revenir aux modalités de notre convention collective et notamment à la modalité réalisation de mission qui garantit un minimum salarial de 115% du SMC. Mais si l’accord présente une modalité ayant le même nom que celui de la convention, ne vous y trompez pas. Le Syntec prévoit une variation horaire de 10% par rapport au 35h (des semaines plus lourdes compensables par des semaines plus légères) et des dépassements comptabilisés par modules forfaitaires de 3h30 (TEA), l’accord prévoit d’effectuer jusqu’à 38h30 et de compter les heures supplémentaires à l’heure. Une nuance direz-vous …
Quand Harmoniser ne rime pas avec gommer les inégalités de traitement
S’il est déjà difficile de comprendre que le salaire soit une condition d’entrée et non de maintien dans certaines modalités, Il est impossible de comprendre pourquoi cette condition d’entrée n’est pas la même pour tous. Un collaborateur relevant du Syntec ne pourra passer en forfait jour que si son salaire est au moins égal à 2 PMSS (~76k). S’il relève de la métallurgie, il peut arrêter de compter ses heures pour un salaire de 42,5k.
Quand mesurer le temps de travail revient à travailler plus pour la gloire
La loi exige un outil de mesure du temps de travail. La Direction ATOS en prend acte mais comment ? De trop nombreux salariés produisent déjà des heures non reconnues … qui risquent fort de ne pas l’être plus demain. Si la Direction s’engage timidement à mettre en œuvre des outils supplémentaires, c’est beaucoup moins timidement qu’elle envisage les procédures de validation qui serviront de gardes fou (dans le rôle du fou le collaborateur qui saisirait plusieurs fois son activité en imaginant obtenir une contrepartie à des heures qu’on ne lui aurait pas demandé explicitement et en 3 exemplaires). Le FIECI CFE-CGC considère que la mise en œuvre des fonctionnalités de mesure du temps, correctement intégrées aux process existants (déjà chronophage) et permettant réellement de valoriser toutes les heures travaillées, est un préalable à toute signature d’un accord sur le temps de travail
Souvenez-vous : Vous êtes mobile !
Les modalités de compensation du temps de déplacement en mission font la part belle à la Direction ATOS. Vous êtes sédentaire et ne vous sentez pas concerné ? Erreur ! La Direction n’hésite pas à déplacer les salariés ATOS BULL et AMESYS où elle le juge nécessaire.
Sachez que votre lieu de mission deviendra en 6 mois votre lieu d’exécution du contrat de travail habituel. Exit le remboursement de vos frais de retour au domicile, vous devez vous organiser pour résider sur votre lieu de mission. Pourtant l’accord reste silencieux sur le surcoût d’une double résidence. « Ce sont les aléas du travail en SSII » nous assène la Direction en réunion de négociation. Le FIECI CFE-CGC rappelle que l’exécution du contrat de travail ne saurait être une source de charge supplémentaire pour le salarié.
Quand les nouvelles règles qui rythmeront vos vies sont déconnectées des réalités du terrain
C’est vrai que ça ne concerne pas tout le monde mais si ça vous concerne vous allez adorer :
Une fréquence d’astreinte plafonnée à 1 semaine sur 3 par salarié entrainant de fait d’autres salariés « non volontaires » à rejoindre le cycle d’astreinte.
Une fixation d’un planning de circonstance faisant reposer sur le seul Manager la responsabilité de contrôler la durée maximale du travail et les durées minimales du repos quotidien et hebdomadaire. Dispositions qui s’appliquent sans engagement supplémentaire de moyen…
Un temps de repos suspendu pendant la durée d’intervention au lieu d’être remis à zéro, ce qui aura pour conséquence de décaler votre prise de service sans pouvoir prétendre à des heures supplémentaires.
Où est la logique ?
La Direction affirme qu’elle veut plus de jours de facturation. C’est pour ça que les RTT doivent diminuer. La Direction affirme que les CET pèsent trop dans les comptes de l’entreprise. C’est pour ça qu’ils doivent être plafonnés à 30 jours (moins de 55 ans) et que vous ne pourrez plus y placer vos jours de RTT et vos congés principaux. Mais la Direction veut aussi ramener la période d’acquisition et de prise de congés sur l’année civile. Sympa, nous aurons plein de jours à consommer sur les 3 années à venir … des jours tout simplement perdus si nous ne les consommons pas et que nous ne pourrons pas mettre sur le CET.
Le « CET nouveau » sera ouvert à l’ensemble des salariés y compris ceux qui n’en disposaient pas. Le dispositif n’a pas été supprimé mais revu dans une version dégradée peu ambitieuse et moins disante que le Code du Travail.
La Direction ATOS entend supprimer tous les avantages « excessifs » qu’elle avait accordés par le passé et qui compensaient à peine une politique salariale désastreuse. En proposant de telles dispositions à la signature, elle déroge également aux rares textes protecteurs de notre Convention collective. Elle peut le faire et ne s’en prive pas. Nous pouvons refuser de signer et nous le ferons.
La récente signature d’un accord dérogatoire traitant de l’harmonisation des statuts d’ATOS TPI/Infogérance par un syndicat, absent des réunions de négociations et du Comité d’Entreprise consulté sur le sujet, fait craindre le pire pour les 13.000 salariés de la GBU ATOS France. Si cet accord est signé chez Infogérance il finira par s’appliquer à tous les collaborateurs des sociétés qui fusionneront !