De l’agrégat de 19 sociétés juridiques issues de la GBU France va surgir un mastodonte ‘ATOS IT Services France’. Son effectif initial sera de l’ordre de 9500 salariés. ‘Bull SAS’ sera la seconde composante majeure Française avec approximativement 2550 salariés, ‘ATOS AMF’ regroupant les fonctions RH, support et commerce à hauteur de 670 personnes, ‘Amesys’ 560 salariés et ‘Diamis’ 50 salariés. Si cette simplification juridique annoncée s’accompagne incontestablement de bénéfices fiscaux, il convient de s’interroger sur les finalités de ce montage d’un étrange équilibre.
‘Bull SAS’, qui diminue ses effectifs d’un bon tiers et se positionne sur les activités numériques en croissance et à forte valeur ajoutée, devrait profiter d’une bonne marge opérationnelle en ligne avec les attentes de l’actionnariat. Parallèlement, ‘ATOS IT Services France’, embarque le plus gros du chiffre d’affaires sur des segments d’activité en décroissance structurelle, au niveau de profitabilité faible, voire négatif… avec le plus gros effectif.
Il convient de méditer sur les impacts de cette restructuration. Avec une législation émergeante qui tend à désolidariser, au sens financier du terme, les entités juridiques du Groupe, que va devenir ATOS IT Services France avec les déficits accumulés par ses composants, et la faible croissance de ses marchés ? Espérons que l’expertise commandée par l’ensemble des Comité d’Entreprise concernés par ce projet nous redonne un peu d’optimisme et ne mette pas en lumière d’autres projets de restructuration plus agressifs… Il convient également de méditer sur les implications sur l’emploi. Ainsi par exemple sur le seul périmètre Infogérance l’analyse de l’expert mandaté par le CE met en lumière :
- 58% de l’activité sur des contrats éligibles à l’off-shore (soit environ 1400 salariés)
- 33% de l’activité sur des contrats régionaux avec itinérance des salariés (TS) & TTS
- 7% de l’activité en déclin
Si le groupe Atos a une stratégie, elle n’est pas partagée avec les partenaires sociaux… ce qui nous fait craindre le pire !
Sous gouvernance de la FIECI CFE-CGC, Atos Infogérance est la seule entité juridique à engager une expertise extérieure sur la stratégie à 3 ans. Pour échapper à l’exercice, la Direction Atos Infogérance abuse de multiples stratagèmes. Les élus FIECI CFE-CGC au Comité d’Entreprise sanctionnent ce manquement à la loi par un constat d’huissier. Constat auquel l’équipe RH se soustrait calamiteusement en déclarant que la stratégie n’est pas du ressort des entités juridiques mais de la GBU.
Qu’à cela ne tienne, les élus FIECI CFE-CGC au Comité de Groupe ATOS ont introduit la question en plénière de cette instance dont le secrétariat est assuré par la CFDT, mais contre toute attente, la question de la stratégie n’a pas été traitée par la Direction ! Elle décide de mettre un terme à la réunion à 17h et a renvoyé sa réponse à une prochaine assemblée. Force est de constater que la question n’est toujours pas à l’ordre du jour de la réunion exceptionnelle suivante…
Le FIECI CFE-CGC prend à témoin les salariés, exige que le questionnement légitime sur la stratégie à 3 ans obtienne enfin une réponse de la Direction en Comité de Groupe ATOS et demande qu’une expertise soit lancée pour chaque entité juridique composant la GBU.
Le FIECI CFE-CGC ATOS , le syndicat des salariés du Syntec