L’affichage de réussites opérationnelles et les discours convenus masquent la situation financière catastrophique d’Atos.
La dette d’Atos et le manque de trésorerie mettent en péril la pérennité de l’entreprise.
Le plan initial pour éponger la dette comprenait une cession pour 180 millions d’euros de Tech Foundation à Daniel Kretinski (E.P.E.I), une recapitalisation de 720 millions d’euros et la cession de 400 millions d’euros d’actifs jamais clairement identifiés.
Février est arrivé sans qu’une décision concernant la vente de Tech Foundation soit prise. Les négociations semblent arrêtées mais personne ne veut confirmer leur échec.
Faute de pouvoir mettre en œuvre le plan initial, il est impératif pour Atos de réétaler sa dette pour éviter le défaut de paiement à l’échéance de janvier 2025, et ainsi éviter une procédure collective de sauvegarde, de redressement ou de liquidation.
Face aux difficultés rencontrées, Atos a décidé de recourir à un Mandataire ad Hoc, pour mettre la pression sur les 22 banques impliquées, sans être obligé de communiquer publiquement sur la suite des événements.
La situation reste donc incertaine, avec une dégradation de la note de crédit à CCC par Standard & Poors, ce qui rend les taux d’emprunts très élevés, si tant est que Atos trouve encore des investisseurs.
Pendant ce temps, une offre potentielle d’Airbus pour l’acquisition des activités de BDS a émergé, avec un montant de rachat estimé par Atos entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros.
Airbus doit confirmer son intérêt pour ce rachat, au plus tard début avril.
Considérant l’importance de la dette, la cession d’un tel actif est soumise à l’approbation des créanciers.
Malgré le refus de la direction de fournir des détails, on sait qu’Atos a une dette d’environ 5 milliards d’euros.
Atos ne cite jamais ce chiffre car le groupe préfère parler de dette nette (emprunts bancaires et obligataires moins les liquidités disponibles).
La direction du groupe Atos a mentionné une dette nette de 3,6 milliards d’euros fin 2023, à comparer aux 2,3 milliards annoncés six mois plus tôt, ce qui suscite des interrogations sur l’augmentation de la dette malgré les ventes d’actifs et le remboursement des prêts.
Les résultats financiers de 2023 d’ATOS sont attendus avec impatience, en particulier le niveau de trésorerie en fin d’année, crucial pour honorer les créances, payer les factures et les salaires.
Cependant, la société retient ces résultats jusqu’à leur annonce officielle aux marchés, prévue le 29 février.
Le gouvernement est également impliqué suite à la déclaration de M.Bruno Le Maire affirmant que l’État ne laissera pas tomber les activités industrielles d’Atos.
La situation globale d’Atos était déjà abordée à l’assemblée nationale en 2023, où un amendement « Atos » à la loi de finances 2024 a été validé.
Cet amendement permettrait la nationalisation de certaines activités jugées stratégiques d’Atos, sans pour autant résoudre le problème de la dette et de la sauvegarde du reste du groupe.
Enfin une enquête d’une commission du Sénat et en cours sur les causes de la crise chez Atos.
Le 20 février, la CFE-CGC a eu l’occasion de présenter son point de vue devant une commission du Sénat. Notre délégation a été et restera pleinement engagée dans la défense des intérêts légitimes des salariés.
La CFE-CGC , le premier syndicat du groupe ATOS EVIDEN