« SPRING » est le modèle économique d’Atos conduit par M. Girard, notre précédent CEO, lors de sa prise de fonction en janvier 2020 et fondé sur l’expertise et l’offre de plates-formes métiers. Ce modèle organisationnel n’aura pas porté ses fruits, loin s’en faut, et plus d’un an après ses premiers déploiements le flou artistique restait prédominant. La CFE-CGC est très désireuse de connaitre le coût total en millions d’euros de ce projet avorté et combien d’ETPs y étaient consacrés (ETP = Equivalent Temps Plein).
Au bout du compte et après une année très difficile c’est donc M Belmer qui nous a rejoint le 1er janvier 2022. AtoS en mode « Simplifiée » version Rodolphe Belmer, c’est maintenant une réorganisation du groupe en trois activités. Exit donc l’organisation précédente en six secteurs d’activité (finance, santé, industrie, secteur public et défense, etc.). Finie aussi la répartition entre 16 produits et solutions et les fameuses practices de son prédécesseur… Le « nouvel Atos » sera donc concentré autour de trois branches :
Atos en profite pour simplifier son découpage géographique. Quatre zones (Etats-Unis, Europe du Nord, Europe du Sud et Europe centrale) remplacent les cinq précédentes, chacune pesant environ 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Même si le plan de réorganisation n’est pas encore présenté dans les détails, il semble que cette simplification fasse sens et soit plus compréhensible par tous (marchés, investisseurs, … et salariés) Mais pour quel bilan 2020-2022 finalement ? Il faut en fait remonter bien avant 2020 et plus particulièrement dès 2008 avec la prise de gouvernance d’Atos par M. Breton. De 2008 à 2019, M. Breton a développé son modèle économique comme il l’a toujours fait, basé quasiment exclusivement sur de la croissance externe via des acquisitions d’entreprises en très belle santé et en faisant fi de toute croissance organique. Arrivé au bout du process et avec un échec du cours d’action ATOS qu’il voulait monter à 200 euros en 2020 (alors que le taux aura été au plus fort d’environ 135 euros au cours de sa gouvernance), il a jeté l’éponge alors que l’action plafonnait depuis des mois aux alentours des 65 euros. M. Girard a voulu recentrer sa stratégie sur les activités « rentables » mais son plan « Spring » n’était visiblement pas le bon. Plus d’un an après sa mise en place, personne ne l’a compris aussi bien en interne qu’en externe et les salariés, premières victimes, peinent encore à trouver leur place au sein de cette « usine à gaz ». Exit donc « Spring » ! Mais ce n’ÉTAIT pas faute d’avoir prévenu… Car en effet, la CFE-CGC rappelle qu’au cours de toute la phase de déploiement de « Spring » et de l’annonce du projet à l’achèvement successif des 3 phases du plan, tant les ÉLUS CFE-CGC, que ceux des autres Organisations Syndicales, ainsi que les instances CSE, CSE Central et Comité Européen (SEC) n’ont cessé d’avertir les différents niveaux de direction sur leur scepticisme quant à la réussite de cette transformation d’Atos. Par la suite les instances n’ont cessé d’émettre des AVIS (très) NÉGATIFS sur ce projet jusqu’à en demander le retrait. Malgré les très peu glorieuses et très IMPORTANTES actions d’envergure d’ATOS pour se relancer (Cession de sa pépite « Worldline » pour l’achat d’une entreprise survalorisée et SURPAYÉE en l’occurrence SYNTEL), l’annonce sur l’achat de DXC… La Direction générale d’ATOS n’a jamais pris la peine de prendre en compte les AVIS de ses élus de tous bords et de tous les pays européens. Et ce d’autant plus que ces critiques étaient aussi relayées par bon nombre de managers. La CFE-CGC ne peut que constater les dégâts : sortie du CAC 40, un cours de bourse inférieur à 35 euros, des salariés fatalistes, des talents que l’on peine à recruter, un avenir plus qu’incertain avec une menace d’OPA ou de démantèlement bien réels fussent-t-ils partiels. Malgré ces très tristes constatations, la CFE-CGC accorde du crédit à son nouveau CEO qui a le mérite de tenter une stratégie simple et compréhensible. Car finalement M.Belmer vient de donner raison aux Élus de la CFE-CGC qui avaient dénoncé dans plusieurs instances une organisation illisible et éloignée de l’opérationnel. Dans cette attente, Good Luck M. Belmer, MAIS pour la CFE-CGC, une belle reprise ne se fera pas si le dialogue social n’est pas au centre de vos préoccupations. La FIECI CFE-CGC , le syndicat du groupe ATOS |