La direction du groupe ATOS souhaite déployer un nouvel outil de gestion des ressources internes (Workforce Management) au niveau global.
Cet outil appelé GLOW, déjà en test sur une région TS, a été présenté en Information-Consultation aux divers CSE en France lors des sessions de mai 2025.
Les élus ont découvert que le projet GLOW introduit de l’Intelligence Artificielle dans ce processus interne d’affectation des salariés.
Ce n’est pas un détail anodin ! En mai dernier, Microsoft annonçait se séparer de 6 000 collaborateurs dans le monde au nom des transformations technologiques induites par l’IA …
Les CSE ont donc considéré qu’une expertise était nécessaire pour mesurer l’impact d’un choix qui est loin d’être trivial pour l’emploi des salariés.
Le CSE Atos France a mandaté le cabinet SYNCEA, ce que la direction s’est empressée de contester devant le tribunal.
L’affaire a été plaidée puis jugée le 13 juin 2025 déboutant la direction d’ATOS et ordonnant la suspension du projet et le démarrage de l’expertise.
La CFE-CGC émet dès à présent les réserves suivantes :
• La conformité règlementaire du système et des process cibles du projet GLOW est loin d’être avérée, en particulier pour la RGPD et la règlement UE 2024/1689 (utilisation de l’IA).
Il s’agit pourtant d’un point encore plus critique pour des activités de Workforce Management !
• Aucune mesure d’impact ni d’accompagnement n’est prévue pour les équipes actuellement en charge du Workforce Management.
L’emploi dans ces équipes ATOS EVIDEN sera-t- il préservé ?
• Améliorera-t-on réellement la qualité et la pertinence des analyses ? Tout le monde sait qu’un cv, même bien fait, n’est pas suffisant pour se faire une idée objective des compétences clé d’une personne.
La contestation de la direction devant les tribunaux de la demande d’expertise du projet GLOW démontre à la fois sa sous-estimation des problèmes à adresser, mais également, questionne sur un manque de transparence et de sincérité de leur part.
L’introduction d’une technologie qu’on sait impactante pour notre emploi exige que le groupe marque un temps d’arrêt pour se demander ce qu’il faut réellement faire et comment le faire au mieux.
Enfin, la CFE-CGC veillera à ce que l’appréciation des salariés en vue d’une affectation sur une mission reste bien une décision humaine et totalement éclairée, avec la prise en compte à la fois des souhaits, mais aussi des indisponibilités (raisons médicales, temps partiel, lieu de résidence versus lieu de mission, etc…).